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non pavées. Si Clausenbourg a l’aspect de nos vieilles villes de l’Occident, grâce à ses portes et à ses murailles, c’est qu’elle a été rebâtie par les colons allemands qui habitent de nos jours le midi de la Transylvanie. Nous disons que cette ville fut rebâtie, et non fondée, car il est certain que là s’élevait une colonie romaine. En creusant le sol, on a trouvé une foule de débris qui ne laissent pas de doute à cet égard. Les restes de constructions antiques étaient encore assez abondants en 1405, époque à laquelle furent commencées les murailles, pour qu’on se servît, comme de matériaux, de pierres couvertes d’inscriptions romaines. On peut lire aujourd’hui ces inscriptions entre celles que les Hongrois ont gravées sur les murs en souvenir de certains faits qui se rattachent à l’histoire de la ville.

On a tout lieu de croire que le nom de cette colonie était Napocensis colonia[1], car il se retrouve sur la plupart des pierres qui ont été découvertes et retirées du sol. Suivant la tradition, les soldats romains appelaient vulgairement cette ville Clusa, à cause des

  1. Pandectes, liv. L, tit. XV, De censibus, § 8 et 9.
    Telle est l’opinion d’un archéologue transylvain, M. Kovács de Nagy Ajta, qui a étudié toutes les inscriptions qui subsistent et dont la parole fait autorité. M. Kovács, avec le secours d’un autre antiquaire distingué, le comte Joseph Kemény, est parvenu a écrire une histoire critique de son pays d’après des