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chapitre IV.
Clausenbourg.

Clausenbourg[1], capitale de la Transylvanie, est une jolie et aristocratique petite ville de vingt mille habitants, avec des rues droites formées de maisons blanches et élégantes. La noblesse transylvaine y réside pendant l’hiver, et chaque famille y a son hôtel. Aussi les contrastes que l’on rencontre perpétuellement en Transylvanie sont-ils là plus frappants qu’ailleurs. Il n’est pas rare de voir un équipage armorié attendre patiemment, au détour d’une rue, qu’un troupeau de buffles qui rentre des champs soit passé. Du reste on y est fort gai, et l’on y danse beaucoup.

Les femmes se sont associées et ont fondé un salon littéraire : la moitié des ouvrages sont français, le reste est allemand ou hongrois. Les hommes se réunissent au Casino. La rage des Casinos est poussée à l’excès en Transylvanie. Il y a de petites villes qui en possèdent deux, et même trois. Je sais un village où quatre dignes gentilshommes, las de se visiter patriarcalement l’un l’autre, ont un jour inventé une chambre garnie

  1. En hongrois Kolosvár.