Je pourrais vous répondre que je manque à des engagements sacrés, peut-être aussi sacrés que les vôtres.
Non ! puisque M. de Montlouis a le premier manqué aux siens, puisqu’il n’y a rien de commun entre vous… Vous me l’avez dit, du moins.
Et c’est la vérité !… Qu’allez-vous imaginer, bon Dieu ? Si mon mari m’avait aimée, faites-moi l’honneur de croire que vous ne seriez pas là. À ce propos, mon ami, quand prendrez-vous sur vous d’offrir la main à M. de Montlouis ? Jusqu’à présent, j’ai mis votre attitude de criminel sur le compte de la gaucherie bretonne ; mais si vous aviez le moindre souci de mon repos…
Ah ! madame, c’est ! e plus grand sacrifice que vous puissiez exiger. Je voudrais rentrer sous terre quand M. de Montlouis me tend cette main confiante dans laquelle notre secret découvert mettrait une épée ! Je ne lui dérobe rien en acceptant votre amour, mais je lui volerais quelque chose en acceptant son amitié.
Trouvez-vous plus chevaleresque de me perdre ?
Je ferai ce que vous voulez.
Êtes-vous assez primitif !… mais c’est peut-être pour cela que je vous aime.