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ACTE DEUXIÈME


Chez madame de Montlouis. Un boudoir élégant. — Cheminée au fond. — Portes latérales dans des pans coupés. — À gauche de la cheminée un tête-à-tête ; à droite un fauteuil ; canapé sur le premier plan à gauche ; à droite une table.


Scène première

Hortense, assise près de la cheminée.

Ah ! les dîners d’hommes ! Voilà bien le dernier. Dorénavant, M. de Montlouis traitera ses amis au cabaret si bon lui semble… Je me révolte contre ce rôle de maîtresse d’hôtel… Avoir à sa table quinze messieurs qui parlent affaires… (Pourquoi parle-t-on toujours affaires à table quand il n’y a qu’une femme ?) les installer au baccarat après le café et les cigares, se retirer discrètement dans son boudoir sans pouvoir sortir, ni se coucher, ni se mettre en robe de chambre au coin de son feu, c’est odieux ! C’est à regretter la Bretagne… Ah !… j’ai passé là deux mois d’un bonheur sans nuage ! (Souriant.) Mais je n’ai pas été fâchée de revenir… avec mon