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Jean.

Êtes-vous donc de celles pour qui la campagne compte double ?

Hortense.

Non ; mais j’aime mieux la mer.

Jean.

Elle n’est pas loin d’ici.

Hortense.

Pas loin d’ici, Biarritz ou Trouville ? Cependant votre château me raccommode avec la Bretagne ; rien de plus pittoresque. Ces vieilles tours, ce manteau de lierre… Beaucoup de cachet. Vous habitez là une partie de l’année ?

Jean.

Toute l’année.

Hortense.

Brrr… Au mois de janvier !… Sans indiscrétion, à quoi pouvez-vous passer le temps ?

Jean.

Mon Dieu, madame, je vais bien vous surprendre : nous vivons en famille, étroitement unis. Je chasse, vous le saviez déjà. Je monte à cheval, je m’occupe de la terre. Les journées passent vite ; mon père et moi nous visitons nos paysans ; ma mère répand autour d’elle la sérénité de son âme, elle s’applique aux soins domestiques et gouverne la maison avec grâce et autorité.

Hortense, à part.

Serait-ce une leçon ? (Haut.) Et vous ne vous ennuyez pas ? Cette vie rustique vous suffit ?