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votre sieste que j’ai interrompue, mon gaillard ! Il paraît que vous avez aussi le champagne affectueux.

Jean.

Monsieur !

Montlouis.

L’héroïne de votre roman est cachée quelque part… (Indiquant les deux portes latérales.) là ou là ; elle nous entend. Eh bien, cela se trouve au mieux. Je vais vous rendre un fier service. (S’adressant tour à tour aux deux portes.) Madame ! je n’ai ni l’honneur ni la curiosité de vous connaître, rassurez-vous. Je suis le baron de Montlouis, ami de la famille Thommeray et pour le moment subrogé-tuteur du jeune homme.

Jean, à demi voix.

Que prétendez vous faire ?

Montlouis, de même.

Vous allez voir. (Haut.) Permettez-moi, madame, ès nom et qualités, de vous donner un conseil qui importe à votre dignité et même à votre bonheur. N’acceptez pas un sacrifice qu’on ne vous pardonnerait pas, si chevaleresque qu’on soit.

Jean.

Assez monsieur !

Montlouis.

Rendez le vicomte à ses destinées et retournez aux vôtres ! Vous avez un intérieur, une famille, des enfants… épargnez-leur l’amitié sacrilège de votre amant !

Jean.

Mais c’est de la démence, monsieur.