Page:Augier - Théatre complet, tome 7.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Scène VIII

JEAN, MONTLOUIS, légèrement gris.
Montlouis.

Vous dormiez, vicomte ?

Jean.

Oui… je m’étais assoupi.

Montlouis.

Tudieu ! quel assoupissement ! (Regardant les débris du déjeuner.) Je vois ce que c’est… vous avez bien déjeuné… moi aussi, d’ailleurs. Seulement le champagne ne me porte pas au sommeil, mais plutôt à une gaieté douce et affectueuse.

Jean.

Vous avez à me parler ?

Montlouis.

Très longuement. Armez-vous de patience et offrez-moi un canapé.

Il s’étend sur le canapé à sa droite.
Jean, à part.

Maudit homme !… Je crois, Dieu me pardonne, qu’il est légèrement ému.

Montlouis.

J’ai beaucoup de sympathie pour vous, mon jeune ami. Vous avez un goût de sauvageon qui me plaît. Et puis, vous êtes loin de vos conseillers naturels : vous