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Raoul.

Cela ne coûte pas plus cher que de fondre en larmes. Veux-tu mettre ta montre au mont-de-piété ?

Henri.

Non, non et non. Quelle singulière idée as-tu aujourd’hui ?

Il pose sa palette.
Raoul.

Parce que c’est dimanche.

Henri.

Mais, mon Dieu, est-ce un autre jour que les autres ?

Raoul.

Oui, un fort autre jour. C’est dimanche, il fait beau, je veux m’amuser, je veux voir quelque chose, j’ai envie de vivre… que diable veux-tu que je t’explique !… Me prends-tu pour un feuilleton ?

Henri.

Si tu étais capable une fois de mettre un terme à tes plaisanteries, je te dirais quelque chose de sérieux, mais tu ne veux jamais m’écouter.

Raoul.

Parle.

Henri.

Non, tu ne fais aucune attention à ce que je te dis.

Raoul.

Mais tu vois bien que je t’écoutes.