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Madame de Verlière.

Non ! Vous êtes la loyauté même ; je vous obéirai aveuglément.

Lancy.

Je vous conseille de m’épouser.

Madame de Verlière.

Ce n’est pas ce que je vous demande.

Lancy.

C’est pourtant tout ce que je peux vous dire.

Madame de Verlière.

En votre âme et conscience, croyez-vous qu’il m’aime ?

Lancy.

Je vous aime trop moi-même pour en douter.

Madame de Verlière, se levant avec impatience, traverse la scène jusqu’à la table, puis, revenant à Lancy, d’un ton résolu.

Eh bien, s’il m’aime, tant pis pour lui, car je ne l’épouserai certainement pas. Désolée de vous contrarier…

Lancy, se levant.

Le pensez-vous ? — Je suis le plus heureux des hommes.

Madame de Verlière.

Vous avez bien tort, mon pauvre Lancy, car je ne vous en épouserai pas davantage. Le veuvage ne me pèse pas à ce point. Si vous voulez rester mon ami, bien ; sinon…

Lancy.

Je le veux ! C’est déjà une commutation de peine.