Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/177

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Madame Maréchal.

Apostat !

Fernande se met à sa tapisserie.
Maréchal.

Tout beau, madame Maréchal ! S’il y a eu apostasie de ma part, c’est le jour où j’ai abandonné les principes de mes pères, et non le jour où j’y reviens. Je suis un roturier, si vous ne le savez pas !

Madame Maréchal.

Ah ! si j’avais pu en douter…

Maréchal.

Mon nom n’est pas même un nom, c’est un sobriquet ; j’ai eu parmi mes aïeux un maréchal, pas un maréchal de France, entendez-vous ? un maréchal ferrant. Libre à vous d’en rougir ; moi, j’en suis fier.

Madame Maréchal.

Juste ciel ! À quoi me suis-je exposée en me mésalliant !

Maréchal.

Laissez-moi donc tranquille avec votre mésalliance ! Vous êtes de la Vertpillière comme je suis de Saint-Cloud.

Madame Maréchal.

Monsieur !

Maréchal.

Votre nom est Robillard ; votre arrière-grand-père était procureur.