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Clémence.

Encore des dettes ? c’est très mal, Henri !

Henri.

Il faut bien faire quelque chose.

Clémence.

À la bonne heure ; mais quand c’est fait, plutôt que de fâcher son père, on vient trouver sa sœur et comme elle connaît son panier percé de frère, elle a une petite réserve de louis d’or…

Henri.

Ô Clémence, la bien nommée !… Garde tes économies, ma chérie ; je ne veux pas dilapider l’argent des pauvres.

Clémence.

Je suis assez riche pour eux et pour toi. J’ai mes douze cents francs de notre pauvre mère…

Henri.

Comme moi.

Clémence.

Et papa ne me refuse rien.

Henri.

Mais si tu te mettais à payer mes dettes, je n’oserais plus en faire. Non, petite sœur ; j’en serai quitte pour une mercuriale, et encore ! J’ai une recette pour couper court aux sermons de mon père.

Clémence.

Je la connais : ta vocation militaire. — Mais à quoi peux-tu dépenser tant d’argent ?