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Clémentine.

Tâchez de vous dépayser.

Pierre.

J’aurai de la peine : j’ai été élevé dans l’horreur des dettes.

Madame Bernier.

Les dettes ne sont pas la dette, mon ami : si l’ordre est la fortune du pauvre, la fortune est l’ordre du riche.

Clémentine.

Gravez cette sentence dans votre cervelle d’homme.

Pierre.

Je ne demande pas mieux que de me façonner. Mais comment faites-vous à la fin de l’année pour savoir où vous en êtes ?

Madame Bernier.

Ah ! que vous êtes curieux !

Pierre.

Comme un provincial. Je serais bien aise de savoir.

Madame Bernier.

Je crois, Dieu me pardonne, que vous êtes inquiet.

Clémentine, à part.

Ah ! je n’aime pas cela !

Pierre, avec effusion.

Oui, madame… inquiet pour vous qui ne sauriez plus vous désaccoutumer d’une vie abondante.