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Sophie.

Dieu sait pourtant qu’ils sont bien au-dessous de nous, excepté qu’ils vont à la guerre !

Clémentine.

Nous y irions aussi bien qu’eux ; nous avons plus de courage, nous sommes plus fortes contre la douleur.

Sophie.

Ah ! pour ce qui est de souffrir, ce sont des poules mouillées ; mais il faut dire qu’ils n’ont pas peur la nuit.

Clémentine.

Comment le sais-tu ?

Sophie.

Dame, je me le figure. Je n’ai jamais désiré me marier qu’à cause de ça. Mais vous n’êtes pas poltronne, vous !

Clémentine.

Oh ! moi… je dormais si bien.



Scène II

Les Mêmes, PIERRE.
Clémentine.

Comme vous voilà crotté.

Pierre.

Il demeure au bout du monde, le carrossier de ta mère… de votre mère.

Sophie se lève et ramasse son ouvrage.