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Sophie.

Arpajon, Étampes, ça se touche ! Mais dites donc, mam’selle, vous ne serez pas vilaine non plus dans cette toilette-là !…

Clémentine.

C’est bon. As-tu fait le corsage comme je t’ai dit ?

Sophie.

Oui. C’est une drôle d’idée tout de même, de cacher vos épaules.

Clémentine.

C’est mon idée.

Sophie.

Elles sont pourtant bonnes à voir.

Clémentine.

Pour peu qu’on les montre, les yeux de ces messieurs ne les quittent plus ; c’est insupportable.

Sophie.

Tiens ! c’est amusant d’être admirée.

Clémentine.

Rien ne m’irrite comme cette impertinence admirative, qui nous traite en objets d’agrément ; quand mon danseur regarde mon bras en causant, j’ai toujours envie de lui dire : « Parlez-moi donc comme à un homme, monsieur… ma conversation vaut bien la vôtre, je vous assure. » Mais ces messieurs se croient si supérieurs à nous avec leur barbe !