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Clémentine.

Tu ne lui as pas dit qu’il servait de mesure ?…

Sophie.

Pas si bête… du moment que vous voulez lui faire une surprise. Je m’en suis tirée en bougonnant. Monsieur m’a appelée vieille bougon… en riant, car il est très gai, monsieur.

Clémentine.

Il n’a pas sujet d’être triste.

Sophie.

C’est vrai qu’il a eu une fameuse chance de vous épouser ; mais il n’est pas ingrat : quand il vous regarde, la reconnaissance lui sort par les yeux.

Clémentine.

Oui, c’est un bon garçon. Il est certain que je pouvais plus mal tomber.

Sophie.

Je crois bien ! un si joli homme ! D’abord si ç’avait été un malbâti, je n’aurais pas consenti au mariage, moi. Va-t-il être agréable dans son costume ! Je vous réponds qu’il vous fera honneur ce soir.

Clémentine.

C’est bien mon intention.

Sophie.

Et votre maman sera-t-elle belle en duchesse d’Arpajon !

Clémentine.

Duchesse d’Étampes, malheureuse !