Je ne veux les savoir que pour les partager.
C’est l’histoire toujours vieille et toujours nouvelle !
Je fus heureuse un an… puisque cela s’appelle
Du bonheur. — Il m’aimait ; il le croyait, du moins,
Et ses serments prenaient les anges à témoins.
Puis l’habitude vint. Sa tendresse assouvie
Ne suffit bientôt plus à l’ardeur de sa vie…
Quand une passion vient à se consulter,
Tout s’accorde aussitôt à la précipiter ;
Tout déplaît à l’amant refroidi ; tout l’irrite,
Surtout ce dont jadis il nous fit un mérite.
S’il cherche à quereller, notre douceur paraît
Comme une résistance à son désir secret ;
Notre adresse, autrefois pleine de poésie,
À parer aux soupçons, devient hypocrisie ;
Il finit, entends-tu, par plaindre notre époux,
Et prendre, au fond du cœur, son parti contre nous,
Tant ce mari trompé lui paraît honnête homme
Depuis qu’il n’a plus rien à lui voler, en somme.
Mais c’est une infamie !
Des choses de la vie et le train des amours.
Mais ce que j’ai souffert, je ne saurais le dire.
Je le comprends assez.
Un seul mot peut suffire.