Tu n’irais pas plus loin dans ce chemin mauvais.
C’est un mensonge aisé celui dont l’assurance
Défend contre le monde une chère espérance :
Mais qu’il est douloureux et demande d’efforts
Celui qui n’a plus rien à cacher qu’un remords !
Va, tu le connaîtras un jour le dur supplice
De tromper ton mari, maudissant ton complice ;
Et ce sera le jour où tu t’apercevras
Que de sa passion le malheureux est las.
L’amant de ton amie était un misérable,
Voilà tout.
Et ses premiers serments furent de bonne foi ;
Mais il ne m’aimait plus.
C’était toi ? — C’était toi !
Hélas !
C’est un lien de plus ; ma faute aime la tienne !
J’aurai donc une amie à qui me confier,
Qui saura me comprendre et me justifier !
Je ne chercherai pas de vaine échappatoire ;
Puisqu’un mot m’a trahie, écoute mon histoire,
Et puissent mes douleurs au moins te protéger !