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Stéphane.
Par moi, Monsieur !
Julien.
Essayez de gagner sa confidence intime.
Elle est fière, et, si j’ai des torts, comme je croi,
Elle s’en ouvrira plutôt à vous qu’à moi.
Stéphane.
Vous me donnez, Monsieur, un délicat office.
Julien.
Au nom de l’amitié rendez-moi ce service.
En un mot, je remets ma vie en votre main.
Adieu.
À part.
Je puis dormir en paix jusqu’à demain.
Il sort.
Scène VIII
STÉPHANE, seul.
Il traverse lentement la scène, la tête inclinée sur la poitrine ; il va s’asseoir sur le canapé à gauche et après un long silence :
Après tout, j’aime aussi Gabrielle, je l’aime !
Chacun pour soi. L’amour ne connaît que lui-même.
Je ne partirai pas. — Le tromper cependant
Cet homme qui me vient prendre pour confident
Et de son amitié loyalement m’accable,
C’est une lâcheté dont je suis incapable !
Tout à l’heure déjà mon honneur a frémi
Quand débonnairement il me traitait d’ami ;
Ce serait tous les jours nouvelle platitude