Son cœur de jour en jour se retire de moi.
Soupçonnez-vous qu’un autre ?…
Ne trompera jamais ma confiance en elle.
Mais n’est-ce point assez de perdre son amour ?
Vous l’aimez donc… beaucoup ?
Plus même. — Elle n’est plus seulement mon délice,
Elle est le fondement de tout mon édifice.
Son amour me manquant, tout me manque à la fois.
Jugez donc ce que vaut ma gaîté quand je vois
Sa froideur sous mes yeux incessamment accrue !
— Je suis le laboureur assis sur sa charrue,
Qui d’un air hébété fredonne une chanson,
En regardant le feu dévorer sa moisson.
Vous vous exagérez sans doute…
À part.
Que lui dire ?
Je n’exagère rien, non ; son cœur se retire.
Si je savais pourquoi, je pourrais y pourvoir…
Et par vous, mon ami, j’espère le savoir.