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Stéphane.

À ma barbe ! Je veux ma fleur.Venez la prendre !

Julien.

Il ne vous fera pas l’affront de vous la rendre.
— Vous vous démenez fort, mon oncle ; qu’avez-vous ?

Tamponet.

Qu’est-ce que j’ai ? moi ? Rien. Que puis-je avoir ?
Qu’est-ce que j’ai ? moi ? Rien. Que puis jeÀ part.
Qu’est-ce que j’ai ? moi ? Rien. Que puis-je avoir ? Je bous.

Stéphane.

Donc je garde la fleur, Madame.

Tamponet, à part.

Donc je garde la fleur, Madame.Bon apôtre !

Adrienne.

Non, Monsieur, pas du tout.

Gabrielle.

Non, Monsieur, pas du tout.Va, je t’en donne une autre.

Julien.

L’incident est vidé. Vous voilà, sans noirceur,
De ce trésor volé paisible possesseur.

Tamponet.

Beau trophée, en effet, qu’une fleur dérobée !

Stéphane.

Certes, j’aimerais mieux qu’elle me fût tombée
Dans la lice, parmi les taureaux furieux,
Comme il se pratiquait parfois chez nos aïeux ;