Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Paris.

Vous ne me devrez rien.Quel homme !

Clinias.

Vous ne me devrez rien. Quel homme ! Assez d’affaire.
Montrons-nous jusqu’au soir plus fous qu’à l’ordinaire !
Ma résolution m’a rendu ma gaîté ;
Je me sens rajeuni : fêtons ma liberté !
Et toi, dieu sans mémoire, et qui veux qu’on oublie,
Bacchus, délivre-nous de la mélancolie,
Et fais, pour rappeler un jour de mon bon temps,
Que ces flacons soient pleins de rires éclatants !

Paris et Cléon.

À Bacchus !

Ils boivent.
Clinias.

À Bacchus ! Compagnons, une esclave d’Asie
Dont mon vieil intendant m’a donné fantaisie,
Et qu’il est ce matin parti pour m’acheter,
Va venir.

Paris.

Va venir.Par Vénus ! nous allons la fêter !

Clinias.

Pour jouer de la lyre elle est, dit-on, unique.

Cléon.

Boire est doux, mais plus doux est de boire en musique.

Clinias.

Elle a seize ans à peine ; elle danse à ravir.

Paris.

Le Sort plus à souhait ne pouvait nous servir.
La voici.