C’est ton lot ; tu naquis pour vivre chichement,
Et tes fils riront bien à ton enterrement.
Pourquoi ?
Le bien d’un ladre est une bonne prise.
Hein ? qu’entends-tu… ?
Je dirai tout. J’entends que tu nous as fait voir
Un débauché fort sage à manger son avoir ;
Qu’en prenant part égale à nos réjouissances,
Tu t’en ménageais une inégale aux dépenses ;
Et qu’enfin tu n’as pas la seule qualité
Qui reste aux libertins, la générosité.
Nous voulons tous les deux nous retirer du vice,
Mais moi par lassitude, et toi par avarice ;
Nous ne pouvons donc pas prendre un même chemin,
Et j’en sors par la mort comme toi par l’hymen.
Je pourrais te répondre en d’autres circonstances ;
Mais il est plus pressant…
Je sais tout ce qu’on peut me dire en pareil cas,
Et vous m’obligerez en ne le disant pas.
Quoi ! peut-on voir mourir un ami sans qu’on fasse
Tout pour l’en empêcher ? Toi-même, à notre place…