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à trois jours de marche de là, bataillait avec Befanhoa.

N’espérant pas enlever Vatanata de vive force, les indigènes l’entourèrent de retranchements et établirent un siège en règle.

La garnison s’était retirée dans le blockhaus où elle avait vivres et munitions pour quelques jours.

Le siège dura trente-six heures : Vatanata fut débloquée par le lieutenant Lesol, commandant un peloton de la 3e Compagnie du 2e Malgaches. Cet officier, au cours d’une reconnaissance, prévenu par le chef d’Ambongo de la situation de Vatanata, avait couru au secours de la place.

Le 4 décembre le lieutenant Lesol attaquait vigoureusement les rebelles, qui s’enfuirent, laissant quarante cadavres sur la place.

Après avoir complété la défense du poste, le lieutenant Lesol regagna Vangaindrano, emmenant le soldat Méric qui souffrait d’une entorse.

Le poste de Vatanata passait sous l’autorité du soldat Espinasse. On est étonné que le capitaine Quinque ait confié une autorité redoutable à des sous-ordre comme le soldat Espinasse, autorité dont ils usaient d’une manière aussi barbare que les insurgés.

Le 6 décembre, deux jours après la prise du commandement par Espinasse, le capitaine recevait la lettre suivante :


« Le Soldat Espinasse, chef du poste de Vatanata à Commandant district Midongy


J’ai reçu hier seulement votre lettre N° 222, la peur des rebelles ayant empêché les bourjanes de l’apporter au poste plus tôt.