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Begogo, dont il ne restait debout que quelques poteaux calcinés.

Dans une dépression, à proximité du poste, fut reconnu le cadavre d’Alfonsi, mutilé et ayant subi un commencement d’incinération. À ses côtés étaient les cadavres de quatre tirailleurs ; trois autres se trouvaient dans le voisinage. Les têtes étaient séparées du tronc et déjà réduites, en partie, à l’état de squelette. Les honneurs furent rendus et les restes inhumés.

De là Quinque se dirigea sur Ranotsara, où il arriva le 5 décembre. Les chefs vinrent protester de leur dévouement et de leur soumission à la France. Le poste, avec vingt-deux hommes de garnison, était en bon état de défense.

De Ranotsara la colonne vient cantonner à Ihosy, au milieu de la tribu Ambiliony. Quelques instants après l’arrivée à Ihosy, un tirailleur apporta des tringles de fer, trouvées dans une case, tringles considérées comme étant les supports du lit portatif d’Alfonsi.

Pour le capitaine, la preuve de la culpabilité des gens d’Ihosy était faite, et par cette découverte et par celle de marmites, glaces, verres d’origine européenne, et aussi de sacs de riz cachés sous des cactus, indiquant des projets de fuite. Dix-huit indigènes furent arrêtés et fusillés séance tenante sur l’ordre du capitaine. Étaient présents à l’exécution : le lieutenant Petitjean, le Dr Bernard, tous les Européens de la colonne.

C’est ce que dans un rapport à ses chefs militaires, le capitaine Quinque exprime en ces termes : « Cette tribu fut châtiée durement ». Toujours la méthode brutale et inintelligente. Rien ne prouvait que les gens d’Ihosy aient pris, en