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d’apporter cent pièces de bois, solives ou planches. Le groupe d’Esira avait livré sa fourniture complète ; les autres, la leur en grande partie. Seul le groupe de Fiela était en retard, n’ayant livré que cinq ou six pièces de bois.

Le 3 décembre à 3 heures du soir, Pietri s’entretenait de ces fournitures, dans la cour, avec Tsikamo, chef du groupe d’Esira. À ce moment parut à la porte du poste une dizaine d’indigènes du groupe de Fiela. C’étaient les conjurés du kabary de la veille : Resohiry, Revario, Mahafaka, Imahavaly, Itsifiaza, Betalaka, Revelo, Refify (frère aîné de Resohiry), Idisa, Mohaly.

Relify et Mahafaka portaient ostensiblement chacun une hache ; tous les autres étaient sans armes.

Le sergent Pietri sort de la case et va au-devant du groupe de ces gens de Fiela, leur demandant pourquoi ils n’apportent pas le bois qu’ils devaient fournir. Ils répondent que des bourjanes chargés les suivent, mais qu’ils ont une affaire à soumettre au sergent : un vol de bœufs dont se plaint Revario. Le sergent leur dit d’entrer dans la cour, puis après les avoir écoutés, les invite à pénétrer dans le bureau, où la discussion serait plus facile. Le sergent se retourne pour les précéder. À ce moment, les conjurés se jettent sur lui par derrière ; Revario l’étreint par le cou, Mahavaly par la ceinture, Resohiry et Itsifiaza par les jambes. Puis Mahavaly lui saisit les bras, les ramène en arrière du dos : en même temps Refify et Mahafataka le frappent de leurs haches, sur la partie postérieure du crâne. Le sergent tombe, les assassins continuent à le frapper : Pietri était mort sans pousser un cri.