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beaucoup de chefs étaient entraînés par leurs bourjanes, peut-être à regret.

Choppy, prévenu le premier des intentions des gens de Vohimalaza et du danger couru par les vazaha, avertit la mission norvégienne dirigée par le pasteur Nicholaesen de l’arrivée prochaine des insurgés. Le pasteur, l’instituteur Ratovo, suivis par d’autres, s’enfuirent immédiatement dans la forêt. Les gens de Manambondrono, parmi lesquels Benignala, allèrent les chercher et les ramenèrent à la mission, leur promettant de les défendre. Tous s’enfermèrent dans la grande case de la mission qui fut gardée par les indigènes leurs défenseurs : Ramastiatoka montait la garde sur la vérandah ouest, Itodovolo sur celle du nord et Benignala au sud.

La bande des fahavalos, pendant ce temps, était arrivée devant la case de Choppy. Très courageusement celui-ci fit face aux assaillants. Armé d’un fusil de chasse, il tire et atteint au front un bourjane de Vohimalaza, Falinga. Son fusil inutile (il n’avait pas le temps de le recharger), Choppy prend une sagaie et engage le combat avec le principal de ses agresseurs, celui qui paraît leur chef : Ramahatana, et le blesse à l’épaule gauche. Ramahatana riposte et plante sa sagaie dans la poitrine de Choppy qui s’affaisse. Les insurgés se jettent sur lui et le criblent de coups de famaky (bâche), d’angadys (bêche), de piques en bois.

Pendant que quelques-uns coupaient les pieds et les mains du cadavre de Choppy, trophées joints à ceux fournis par les corps de Vinay et de Baguet, d’autres insurgés se dirigeaient vers la case de la mission dans le dessein de frapper le pasteur. Ils se heurtèrent aux gens de Manambondrono : ceux--