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dévoilé la conduite habituelle du gouverneur indigène ?

Un de ses rapports nous renseigne.

« Ce gouverneur, écrit là Benevent dans un rapport au gouverneur général, a commis des abus graves, mais nous ne devons pas oublier que le plus grand grief contre lui, c’est d’être notre auxiliaire. Les gens ne lui pardonnent pas qu’il nous ait conduits autrefois dans leurs repaires les plus reculés ».

Une anodine lettre de blâme fut adressée à Ramalama ; et ce fut tout en ce qui le concernait : il demeura gouverneur indigène et put, à son aise, sévir contre les plaignants qui lui étaient connus.

Par contre, comme l’agitation contre lui ne cessait pas, que les indigènes tenaient des kabarys, on renforça les postes de milice de la région. Cinquante-six miliciens de plus, répartis entre les postes de Fort-Carnot et Ankarimbelo, garantirent à Ramalama l’exercice de son autorité.

Comme on conçoit que les indigènes, ce que leur reprochait M. Lepreux, n’aient pas eu assez de confiance dans l’autorité, pour se plaindre !

Cette énumération de faits criminels un peu fastidieuse et pénible, décevante pour les Français qui croient à notre colonisation civilisatrice, preuve combien, dans le sud-est de Madagascar, jusqu’en 1905, la conception de l’autorité administrative, quant à ses rapports avec les indigènes, fut scandaleuse. Dans la province de Farafangana, les occupants agirent comme, avant eux, avaient agi les dominateurs howas. Au changement de maî-