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les plus condamnables, que par les propositions flatteuses de leur chef, ils auraient été excusables de les avoir soutenus. Malheureusement il est établi que M. de Juzancourt connaissait, par sa correspondance, les agissements de Vinay et M. Benevent ne pouvait ignorer ce qu’étaient exactement Vinay et Alfonsi.

District de Vondrozo

Exposer les agissements des autorités dans le district de Vondrozo serait répéter le récit de ce qui se passait à Vangaindrano et à Midongy : patrouilles tirant dans le tas sur les indigènes, emprisonnements, amendes, exécutions, etc. Je ne veux retenir qu’un épisode caractéristique des mœurs administratives.

Ceci se passait en septembre 1903. À cette date le poste de Vondrozo était commandé par un chef intérimaire, le lieutenant Bourès, seul Européen présent et qui, débutant dans la vie militaire, exerçait pour la première fois des fonctions administratives. L’indigène de confiance du chef de poste était un nommé Tiavanga.

Partisan des premisrs jours, Tiavanga s’était distingué comme le plus actif auxiliaire de l’administration dans le désarmement du district de Vangaindrano. Par ses délations, ses vols de bœufs, ses violences, il était devenu la terreur des villages.

L’autorité de Tiavanga s’imposa d’emblée au lieutenant Bourès. Au dire de Tiavanga, un très mauvais esprit régnait dans le clan Vohilakatza, qui n’avait pas payé ses impôts. L’arrestation de dix-sept petits chefs de ce clan fut décidée ; ils demeureraient emprisonnés à Vondrozo jusqu’à ce