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de Madagascar, peuvent se classer sous trois chefs : Augmentation des impôts, corvées de routes, agissements tyranniques des Européens fonctionnaires ou colons.

Les colonies, dans l’opinion publique, ou plus exactement dans l’opinion parlementaire qui crée cette opinion publique, n’ont jamais été considérées avec faveur. Des campagnes aussi violentes qu’injustes furent dirigées avec fracas contre Jules Ferry, un des rares hommes d’État dont l’œuvre coloniale fut au-dessus de la politique de Parti, constamment inspirée par une sagace appréciation des intérêts de la France. Cette méfiance, sinon cette haine, à l’égard de notre expansion coloniale, eut sur l’organisation de nos possessions extra-européennes, la plus déplorable influence. De ces colonies l’élite de la représentation nationale se désintéressa, ici ignorante de questions économiques intimement liées à la mise en valeur des colonies, là instruite, mais n’osant en aucun cas remonter un courant contraire. Le ministère des colonies, tardivement constitué, fut trop souvent considéré comme un ministère de passage, où se satisfaisait, en attendant mieux, l’ambition impatiente d’un jeune, quand cette fonction n’était pas la fiche de consolation accordée à un ancien de deuxième ou troisième plan, ou tout simplement, de la part du Président du Conseil, la récompense de services personnels, d’une amitié ancienne.

La mise en valeur des colonies apparaissait dans les discours et programmes de chaque nouveau ministre. Ces morceaux d’éloquence s’étendaient complaisamment sur l’énumération des ressources