chefs, passent à cet état de révolte violente, de passives et résignées qu’elles étaient ; pour que séparées par des haines de race, des rancunes héréditaires, elles fassent bloc contre une autorité jugée invincible, entourée d’un prestige imposant ; pour qu’un esprit collectif naisse, les soulève et les soutienne durant des mois, il faut des motifs puissants. Ces motifs, le gouvernement métropolitain a voulu les connaître, s’en est enquis avec insistance auprès du gouvernement général de Madagascar, et ce dernier, dans ses rapports officiels, a invoqué, comme cause de révolte, l’esprit d’indépendance, d’indiscipline, des races insurgées.
Le 31 décembre 1904, le général Galliéni écrivait au Ministre : « …En définitive je ne crois pas me tromper sur les causes du mouvement dans la province de Farafangana, en disant avec M. l’administrateur Benevent qu’elles sont toutes dans la mentalité de ces tribus sauvages, dans les regrets qu’elles conservent de l’ancien état anarchique, auquel nous avons mis un terme, au grand profit de leurs voisins Betsileos, Antefasys, plus tranquilles et plus laborieux, enfin dans l’inaptitude de la génération actuelle à distinguer la bienveillance que nous lui avons témoignée de la faiblesse ou de la crainte ».
« Je suis donc convaincu, comme M. Benevent, que la révolte des Antaisaka était certaine, et qu’elle eut été d’autant plus dangereuse que, la confiance de nos chefs de poste devenant plus grande avec le temps, elle aurait tardé davantage ».
Le 11 janvier, s’expliquant sur les causes de la révolte dans la province de Fort-Dauphin, le général Galliéni écrivait encore :
« La manière dont les troubles ont éclaté à Fort--