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Trente insurgés, dont 9 vêtus en miliciens, restèrent sur le terrain. Du côté français, un caporal et un tirailleur furent blessés.

À ce moment le capitaine Fleuriot de l’Angle reçut du commandant Leblanc, de Fort-Dauphin, des renseignements lui annonçant que Casalonga était assiégé dans l’Église d’Ampasimena. Il s’y rendit en hâte, mais il n’y trouva que les ruines de la mission et de l’Église ; Casalonga et sa troupe étaient allés se faire exterminer plus loin.

Fleuriot de Langle entra à Manantenina le 24 décembre, où il trouva « empilés dans le poste, comme sardines dans leur boîte, blancs, jaunes, noirs, tous sous le même toit ».

Désormais la situation allait s’améliorer rapidement.

Le 20 décembre arrivait à Fort-Dauphin le paquebot Corsica, venant de Majunga et amenant deux compagnies sénégalaises comptant ensemble trois cent treize hommes. Le jour suivant, le matériel était débarqué et, la sécurité revenue, les réfugiés du rowa évacués. Les différents services reprenaient place dans leurs locaux habituels. Des détachements étaient formés, une colonne volante constituée (capitaine Grammont). Cette colonne comprenait l’effectif destiné à reconstituer le poste de Ranomafana, deux sous-officiers européens, quarante tirailleurs sous les ordres du lieutenant Garenne et une compagnie sénégalaise comptant cent soixante-huit tirailleurs, plus vingt et un tirailleurs malgaches commandés par le capitaine Gressard, les lieutenants Lefranc et Bournique. Soixante-cinq Sénégalais commandés par le lieutenant Lemoigne étaient maintenus à Fort-Dauphin, où ils assureraient la sécurité du chef-lieu