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peuvent. Les crapauds, ramassés un à un, étaient emportés dans nos paniers à la maison, et renfermés dans un baril, pour être employés à mesure.

Supposons maintenant que la nuit est passée, et allons essayer notre ligne. Du haut de ce tertre, au bord de l’eau, vous pouvez suivre nos mouvements. Asseyez-vous à l’abri de ce large cotonnier, et n’ayez pas peur, en cette saison, d’y prendre froid.

Mon aide me suit avec un harpon ; moi, je porte la pagaie de notre canot ; un garçon a sur son dos une centaine de crapauds des plus appétissants. Notre ligne… Ah ! j’avais oublié de vous dire que nous l’avions posée la veille au soir, mais sans les petites, que vous voyez maintenant sur mon bras. Un bout avait été attaché là-bas, à ce sycomore ; et nous avions fait filer notre canot, portant le reste proprement enroulé à la poupe ; puis, arrivé à l’autre bout, je l’avais jeté par-dessus le bord, avec une grosse pierre, pour l’emmener à fond : toutes précautions qui n’avaient eu pour objet que de la faire bien tremper, afin qu’au matin elle fût ferme et serrée. À présent, vous voyez : nous détachons de la rive notre léger bateau ; les crapauds, toujours dans le panier, sont placés sous ma main, à l’avant ; j’ai sur mes genoux les petites lignes, chacune toute prête avec son nœud coulant. Nathan manœuvre la pagaie, et profitant du courant, maintient notre barque, la poupe juste au fil de l’eau. David fixe l’appât vivant à chaque hameçon ; et moi, qui n’ai pas quitté la principale ligne, j’y attache une des petites, que je laisse tomber dans la rivière. Voyez comme