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d’œufs seront les premiers à se repentir, lorsque auront totalement disparu ces innombrables troupes d’émigrants qui choisissaient les côtes du Labrador pour leur résidence d’été ; car, à moins de poursuivre leurs tribus persécutées jusqu’aux dernières glaces du Nord, il faudra bien qu’ils renoncent eux-mêmes à leur métier.




LE GRAND HÉRON BLEU.


De toutes les parties de l’Union, il n’en est aucune que je préfère à la Louisiane ; sans vouloir dire pourtant que le Kentucky et quelques autres États n’aient pas leur bonne part dans mes affections. Mais pour l’instant nous sommes sur les bords de l’Ohio, le beau fleuve, et nous devons nous y arrêter, cher lecteur, car il s’agit d’étudier le Héron ! Parmi nos oiseaux dits échassiers, j’en connais peu qui soient plus dignes de notre intérêt. Ses mouvements sont aisés, ses formes sveltes, sinon élégantes ; regardez celui-ci qui se tient sur la rive : son image réfléchie plonge dans le pur courant des eaux qu’aucun souffle n’agite ; elle irait se reproduire jusqu’au fond, si le lit n’était encombré par les innombrables rameaux qui tombent de ces arbres