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œufs dont la longueur est de deux pouces trois quarts, sur un pouce huit douzièmes de large, et qui ont une forte coquille d’une couleur uniforme tirant sur le gris-bleu clair. M. Egan me dit que l’incubation dure trente jours, et que les deux oiseaux couvent (la femelle toutefois étant la plus assidue), en se tenant les jambes étendues tout du long devant eux, comme font les jeunes qui n’ont encore que deux ou trois semaines. Ces derniers, et j’en ai vu plusieurs ayant depuis dix jours jusqu’à un mois, sont d’un blanc pur, très légèrement teintés de jaunâtre, et sans aucun indice de crête. Ceux que j’apportai à Charlestown, et que je gardai plus d’un an, n’annonçaient encore leur sexe par aucune marque distinctive. Je ne sais pas combien il leur faut de temps pour acquérir leur plumage complet ; et ce dernier état, on le reconnaît, à ce qu’ils ont sur la tête une touffe de brins larges, lâches et assez courts, avec d’autres qui pendent sous la gorge, quoique également peu allongés ; mais cependant sans que jamais ils montrent les plumes étroites qu’on voit sur le croupion et les ailes, dans d’autres espèces.

Ces Hérons sont sédentaires, d’humeur paisible entre eux, et peut-être moins vifs que l’Ardea herodias[1]. Ils marchent majestueusement, d’un pas ferme et avec une grande élégance. Au contraire de l’espèce que je viens de nommer, ils s’associent, pour chercher leur nourriture, par troupes de cent et plus ; et ce qui me paraît remarquable, c’est qu’ils se retirent sur les bancs

  1. Le Héron cendré d’Amérique.