Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE CANARD SAUVAGE.


On croit généralement que ce Canard est très commun dans toutes les parties des États-Unis ; mais moi, j’ai des preuves positives du contraire. Si les auteurs avaient entendu ne parler ainsi que d’après le rapport des autres, ou qu’ils eussent simplement voulu dire qu’à l’état domestique cet oiseau véritablement abonde, rien de mieux, et je n’aurais pas un mot à répondre. Voici ce que je sais d’après mes propres observations, et j’ai pu les répéter en maintes circonstances des plus favorables : c’est qu’à l’état sauvage, cette précieuse espèce est extrêmement rare au voisinage de Boston, dans le Massachusetts. Pour appuyer cette assertion, j’ai le témoignage de mon savant ami M. Nuttall, lequel y a résidé pendant plusieurs années. Plus loin, vers l’est, c’est à peine si ces oiseaux sont connus ; et ni moi, ni ceux qui m’accompagnaient, nous n’en avons jamais vu un seul au delà de Portland, dans le Maine. Sur la côte ouest du Labrador, aucun des habitants que nous interrogeâmes ne connaissait le Canard sauvage ; de même à Terre-Neuve, où l’espèce est remplacée par la macreuse. À partir de New-York, vers le sud, ils commencent à se montrer plus en nombre, et l’on en voit