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livres ; et j’en ai vu quelques-unes de si grasses, que le corps leur crevait en tombant à terre, de l’arbre où on les avait tuées. Les mâles varient davantage en taille et en pesanteur. De quinze à dix-huit livres, c’est bellement estimer leur poids ordinaire. J’en vis un, en vente, au marché de Louisville, qui pesait trente-six livres. Ses appendices pectoraux mesuraient un grand pied.

Quelques naturalistes de cabinet représentent la femelle comme privée de ces appendices à la gorge ; mais tel n’est pas le cas pour l’oiseau complètement venu. Comme je l’ai dit, les jeunes mâles, aux approches du premier hiver, ont simplement à cette partie, une sorte de protubérance dans la chair, tandis que les poules du même âge n’offrent rien de pareil. La seconde année, les mâles se reconnaissent au pinceau de poils qui peut avoir quatre pouces de long, au lieu que, chez les femelles qui ne sont pas stériles, c’est à peine s’il est apparent. La troisième année, le mâle peut être réputé adulte, bien qu’il doive croître encore en taille et en poids, pendant plusieurs années. Les femelles, à quatre ans, sont dans leur pleine beauté, et ont les appendices pectoraux longs de quatre ou cinq pouces, mais moins gonflés que dans le mâle. Les poules stériles ne les acquièrent que dans un âge très avancé. Le chasseur expérimenté sait les reconnaître du premier coup d’œil, parmi toutes les autres, et les tue de préférence. Le grand nombre de jeunes poules qui manquent des mamelons en question, a sans doute donné naissance à cette idée, que toutes en sont dépourvues.

Les doubles plumes longues et tombantes qui, chez