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tourner alors sens dessus dessous, et de s’en emparer.

Pour retourner une tortue, quand on la surprend sur le rivage, il faut se mettre à genoux, s’appuyer l’épaule derrière sa patte de devant, la soulever petit à petit en poussant de toutes ses forces ; puis, par un élan subit, on la jette sur le dos. Quelquefois il faut les efforts réunis de plusieurs hommes pour en venir à bout ; et si la tortue est de très grande taille, comme il s’en trouve souvent sur cette côte, le secours de leviers devient indispensable. Il y a des pêcheurs assez hardis pour nager vers elles, quand elles flottent endormies à la surface de l’eau, et leur faire faire la culbute dans leur propre élément ; mais dans ce cas, un bateau doit toujours se tenir prêt pour les aider à s’assurer de leur prise. Une tortue ne peut guère mordre au delà de la portée de ses pattes de devant ; et il en est peu qui, une fois renversées, parviennent, sans assistance à reprendre leur position naturelle. Néanmoins, on a généralement soin de leur assujettir les pattes au moyen de cordes pour les empêcher de s’échapper.

Les individus qui cherchent des œufs de tortue s’en vont le long des rivages, munis d’un petit bâton ou d’une baguette de fusil avec lesquels ils sondent le sable là où se remarquent les traces de ces animaux, bien qu’il ne soit pas toujours facile de les découvrir, à cause des vents et des averses qui très souvent les ont presque entièrement effacées. Et ce n’est pas seulement l’homme qui fait la guerre à ces nids, mais aussi les bêtes de proie ; et les œufs sont recueillis, sinon détruits sur place en grandes quantités : ce qui n’étonnera per-