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je remarquai que ce charmant oiseau faisait son apparition dans cette ville et les faubourgs, au mois de décembre. Le 1er janvier, j’en entendis un en pleine voix, dans le jardin de mon ami qui me dit qu’il ne se montre pas régulièrement chaque hiver dans ces contrées, et qu’on n’est sûr de l’y rencontrer, que durant les saisons extrêmement rigoureuses.

Pour vous mettre mieux à même de comparer ses mœurs avec celles du troglodyte commun d’Europe (les mœurs des oiseaux ayant toujours été, comme vous le savez, le sujet de prédilection de mes études), je vous présente ici les observations que mon savant ami W. Mac Gillivray a faites sur ce dernier, en Angleterre.

« Chez nous, dit-il, le troglodyte n’émigre pas, et se trouve en hiver dans les parties les plus septentrionales de l’île, aussi bien que dans les Hébrides. Son vol consiste en un battement d’ailes rapide et continu, et par suite, n’est pas onduleux, mais s’effectue en droite ligne. Il n’est pas non plus soutenu ; d’ordinaire l’oiseau se contentant de voltiger d’un buisson ou d’une pierre à l’autre. Il se plaît surtout à côtoyer les murailles, parmi les fragments de rochers, au milieu des touffes d’ajoncs et le long des haies où il attire l’attention par la gentillesse de ses mouvements et la bruyante gaîté de son ramage. Quand il veut demeurer en place, il porte sa queue presque droite, et tout son corps s’agite par brusques secousses ; mais bientôt il repart en faisant de petits sauts, s’aidant en même temps des ailes, et s’accompagnant de son rapide et continuel chit, chit. Au printemps et en été, le