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driers de chefs indiens entièrement recouverts de becs et de huppes de cette espèce, et j’ai remarqué qu’alors on y mettait un très haut prix.

Au printemps, ces oiseaux sont les premiers à faire leur nid, parmi tous les autres de leur tribu. Je les ai vus occupés à percer leur trou dès le commencement de mars. Ce trou, du moins d’après ce que j’ai pu observer, est toujours ouvert dans le tronc d’un arbre vivant (d’habitude un frêne), et à une grande hauteur de terre. Les pics ont bien soin d’examiner la situation particulière de l’arbre et l’inclinaison du tronc : d’abord parce qu’ils préfèrent un lieu retiré ; ensuite parce qu’ils cherchent à garantir l’ouverture contre l’accès de l’eau durant les pluies battantes. À cet effet, ils commencent en général à creuser immédiatement au-dessous de la jonction d’une grosse branche avec le tronc. Le trou est d’abord conduit horizontalement, sur une longueur de quelques pouces ; puis, à partir de là, directement en bas, et non en spirale, comme certaines gens se l’imaginent. Suivant les cas, la cavité est plus ou moins profonde ; parfois elle n’a pas plus de dix pouces, et d’autres fois, au contraire, se continue près de trois pieds. J’ai pensé que ces différences provenaient de la nécessité plus ou moins pressante qu’éprouve la femelle de déposer ses œufs ; et j’ai aussi cru reconnaître que plus l’oiseau était vieux, plus son trou s’enfonçait dans l’intérieur de l’arbre. Le diamètre de ceux que j’ai examinés pouvait être de sept pouces en dedans, bien que l’entrée, parfaitement ronde, n’eût juste que la largeur suffisante pour laisser passer l’oiseau.