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L’ALOUETTE DES PRÉS,

OU SANSONNET AMÉRICAIN.


Comment pourrais-je écrire l’histoire de ce bel oiseau, sans me reporter aux lieux où il abonde, et où l’on a le plus d’occasions pour l’observer ? C’est donc parmi les riches prairies fréquentées par l’alouette, qu’il nous faut, lecteur, égarer nos pas. Nous ne sommes pas bien loin des rivages sablonneux de Jersey ; toutes les beautés d’une aurore printanière sont répandues à profusion autour de nous : le glorieux soleil illumine la création des flots de sa lumière d’or ; et cependant il n’est point encore sorti de l’abîme. L’industrieuse abeille repose en l’attendant, et les oiseaux dorment dans les buissons et sur les arbres ; la mer, à la surface unie, vient briser mollement sur le rivage ; le firmament est d’un si beau bleu, qu’en le regardant on se croirait véritablement tout près du ciel ; la lune va bientôt disparaître dans l’occident lointain, et la rosée distillant de chaque feuille, de chaque bouton et de chaque fleur, fait s’incliner sous son poids les lames effilées des herbes. Mais c’est la nature dans toute