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tournoyant, et bien examiner le lieu où ils vont descendre. — Le vautour aura supporte mal le froid ; pendant les chaleurs de l’été, quelques-uns seulement poussent leurs excursions jusque dans les États du nord et du centre, et ils reviennent généralement à l’approche de l’hiver. Ils conservent un grand attachement pour certains arbres qu’ils ont choisis comme perchoirs ; je crois même qu’ils franchissent des distances considérables pour y revenir tous les soirs. En se posant, chaque individu cherche à se faire une bonne place, et occasionne un trouble général ; et souvent quand il fait nuit, on entend leurs sifflements, ce qui indique qu’ils se disputent à qui aura le dessus.

Ces arbres qu’ils préfèrent, situés généralement au milieu des marais profonds, sont principalement de grands cyprès morts. Cependant ils perchent fréquemment avec les vautours noirs, et alors c’est sur les plus gros tas de bois de charpente qu’on trouve amoncelé dans nos champs, et assez souvent non loin des maisons. Quelquefois aussi le vautour aura se perche tout près du tronc de quelque arbre bien garni de feuilles ; et dans cette position, j’en ai tué plus d’un, en chassant au clair de lune, et les ayant pris pour des dindons.

Dans le Mississipi, la Louisiane, la Géorgie et la Caroline, ils se préparent à nicher dès le commencement de février ; ce qui leur est commun avec la plupart des oiseaux du genre faucon. Maintenant va commencer l’acte le plus remarquable de toute leur existence. Ils s’assemblent par troupes de huit ou dix,