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saison des œufs, et par cette autre observation, que plusieurs individus bien connus de moi, à raison d’une certaine tournure qui leur était particulière, pour être positivement des citadins, ne quittaient en effet la ville en aucun temps, et ne nichaient jamais non plus. — Le vautour aura est beaucoup moins abondant que le vautour noir. Rarement en ai-je vu plus de vingt-cinq à trente ensemble, tandis que ceux-ci s’associent fréquemment par troupes de cent individus.

Le vautour aura vit plus retiré, et est plus enclin à se nourrir de gibier mort, serpents, lézards, grenouilles, comme aussi du poisson qu’on trouve rejeté sur les bancs de sable des rivières et des bords de la mer. Il est plus coquet dans sa tenue, plus propre et mieux fait que l’autre. Son vol est plus vif, plus élégant ; quelques battements de ses larges ailes lui suffisent pour s’enlever de terre, et alors on le voit planer des milles entiers, en faisant un simple mouvement, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre ; et c’est avec une telle lenteur qu’il incline et ramène sa queue pour changer de direction, qu’en le suivant longtemps des yeux, on serait tenté de le prendre pour une machine destinée à n’accomplir qu’un certain genre déterminé d’évolutions.

Le bruit que font ces vautours, en glissant obliquement du haut des airs vers la terre, rappelle celui de nos plus grands faucons, lorsqu’ils tombent sur leur proie. Mais quand ils approchent du sol, et n’en sont plus qu’à une centaine de mètres, ils ne manquent jamais de ralentir leur vol, pour passer et repasser en