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et une connaissance approfondie de tous les réduits de la forêt. Ajoutons qu’il faut que le chasseur soit parfaitement au courant de chaque habitude du daim, non-seulement aux diverses saisons de l’année, mais encore à chaque heure du jour, pour savoir exactement quelles sont les différentes remises que le gibier préfère, et dans lesquelles, à tout moment, on a le plus de chance de le rencontrer. Ce serait ici le lieu de décrire avec détail les mœurs de ces animaux, si je n’avais l’intention d’en faire plus tard l’objet d’un travail spécial, traitant des observations que j’ai pu recueillir moi-même sur les nombreuses variétés de quadrupèdes qui peuplent notre immense territoire.

Toute scène pour frapper a besoin d’être présentée, s’il est possible, en pleine lumière ; je supposerai donc que nous sommes maintenant sur les pas de notre chasseur, du vrai chasseur, comme on l’appelle aussi, et que nous le suivons au plus fourré des bois, à travers les marécages, les précipices, et là partout où le gibier peut se rencontrer plus ou moins abondant, au risque quelquefois de n’y rien trouver du tout. Le chasseur, cela va sans dire, est doué de toute l’agilité, de toute la patience, de toute la vigilance enfin qu’exige sa délicate profession ; et nous, nous marchons à l’arrière-garde, épiant chacune de ses manœuvres, ne perdant aucun de ses mouvements.

Son équipement, comme vous pouvez le voir, consiste en une sorte de blouse de cuir, avec pantalon à l’avenant ; ses pieds sont chaussés de mocassins solides ; une ceinture lui relie les reins, sa pesante carabine repose