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lée, les grandes ombres des arbres, vivantes colonnes, et se reflétant jusque sur les heureux groupes forcés de se séparer. Là-haut, à la voûte toujours limpide des cieux, commencent à scintiller les innombrables flambeaux de la nuit ; on dirait que la nature elle-même sourit au bonheur de ses enfants. Enfin, le souper est servi, chacun y fait honneur, et alors il faut bien songer au départ. L’amant s’empresse de faire avancer le coursier de sa belle, le chasseur serre la main d’un camarade, on se réunit par groupes de parents et d’amis, et chaque famille regagne en paix sa demeure.




L’AIGLE DORÉ.


Vers le commencement de février 1833, pendant mon séjour à Boston, dans le Massachusetts, j’eus besoin fort heureusement de passer chez M. Greenwood, propriétaire du musée de cette ville, qui me dit avoir acheté un très bel aigle dont il désirait bien savoir le nom. Il me le fit voir, et dès que mon regard se fut arrêté sur son œil profond, audacieux et dur, je le reconnus sans peine pour appartenir à l’espèce dont j’entreprends de décrire ici les mœurs, et je résolus d’en obtenir la possession. En conséquence, je deman-