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de mes amis, je m’étais vu refuser à Philadelphie, Liverpool me les accordait spontanément.

Je quittai cet emporium du commerce, muni de nombreuses recommandations, et me disposai à visiter la belle Edin[1] ; il me tardait de voir les hommes et les scènes illustrés par la verve brûlante de Burns[2], par la lumineuse éloquence de Scott et de Wilson. J’arrivai à Manchester, et là les Lloyd, les Gregg, les Sergeant, les Holme, les Blackwall, les Bentley, et beaucoup d’autres, se chargèrent de rendre mon séjour aussi agréable que fructueux. De nombreux amis me pressèrent de les accompagner aux jolis villages de Bakewell, de Mattlock et de Buxton : c’était une excursion de pur agrément. La nature était alors dans tout son éclat ; du moins c’était ainsi que nous la voyions dans notre société, et l’été apparaissait plein de promesses.

J’accomplis mon voyage vers l’Écosse, en longeant les côtes d’Angleterre ; je passai en vue du château de Lancastre et traversai Carlisle. Combien, pendant ce temps, j’avais modifié mes idées sur cette île et ses habitants ! À la voûte de chacun de ses temples étaient appendus les trophées de ses gloires, et je trouvais tout son peuple debout pour les devoirs de la plus affectueuse hospitalité. Je vis Édimbourg ; je fus frappé de

  1. Édimbourg.
  2. Robert Burns, poëte écossais, né en 1759, fils d’un jardinier, et dont les chants populaires sont en effet remarquables par beaucoup de verve et d’imagination.