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pieds en l’air, et alors les ailes battent violemment contre le corps et produisent comme un bruit de tambour, plus clair que celui du tétrao à fraise, et qui peut s’entendre de très loin. La femelle place son nid sous les basses branches des pins, choisissant celles qui rasent horizontalement la terre et le cachant avec beaucoup de soin. Il se compose d’un lit de menues brindilles, de feuilles sèches et de mousses, sur lequel elle dépose de huit à quatorze œufs d’une haute couleur daim irrégulièrement brouillée de différentes teintes de brun. Il n’y a qu’une couvée par saison, et les jeunes suivent la mère dès qu’ils sont éclos. Les mâles quittent les femelles aussitôt que l’incubation a commencé, pour ne se rejoindre à elles que tard dans l’automne. Ils s’enfoncent dans les bois, et sont alors plus rusés et plus sauvages que pendant l’hiver ou la saison des amours.

Ces oiseaux marchent à peu près comme notre perdrix. Je n’en ai jamais vu fouetter de la queue, ainsi que le fait le tétrao à fraise ; ils ne se creusent pas non plus de trou dans la neige, comme ce dernier ; mais ordinairement ils s’envolent sur les arbres pour échapper au chasseur : l’aboiement du chien les en fait rarement partir, et quand ils se lèvent, ils ne vont se remettre qu’à une petite distance, faisant entendre quelques cluck cluck qu’ils répètent en se reposant. En général, quand on a la chance de tomber sur une compagnie, chaque individu qui la compose se laisse facilement approcher et prendre ; car ce n’est que par grand hasard qu’ils voient des hommes dans les lieux retirés où ils habitent, et ils