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vivre séparément jusqu’à l’âge adulte ; à six mois, ils sont capables de se reproduire.

La chair des pigeons sauvages est noire, mais assez bonne à manger. On l’estime beaucoup plus quand ils viennent d’être pris dans le nid. Leur peau est couverte de petites écailles blanches et membraneuses ; les plumes tombent, pour peu qu’on y touche, comme je l’ai déjà remarqué de la tourterelle de la Caroline ; j’ajouterai que cette espèce, ainsi que d’autres du même genre, a pour habitude en buvant de se plonger la tête dans l’eau jusqu’aux yeux.

En mars 1830, j’achetai environ trois cent cinquante de ces oiseaux, au marché de New-York, à raison de quatre cents la pièce ; j’en apportai beaucoup de vivants en Angleterre, que je distribuai entre plusieurs personnages de qualité, m’en réservant quelques-uns pour les offrir à la Société zoologique.




UN BAL À TERRE-NEUVE.


Nous revenions du Labrador, cette contrée d’un aspect si saisissant et si sauvage, et notre vaisseau le Ripley rangeait de près la côte nord de Terre-Neuve. L’air était doux, le ciel clair ; mes jeunes compagnons s’amusaient sur le pont au son de divers instruments, et moi je contemplais la scène pittoresque qui se dé-