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au bord de la route. J’en ai aussi trouvé dans les champs, au milieu des ronces ; et ils sont si faciles à découvrir, qu’une personne désireuse d’en avoir peut s’en procurer un en très peu de temps. Il est grossièrement composé, au dehors, de brins de ronces sèches, de feuilles mortes et d’herbes mêlées avec de la laine ; l’intérieur est fini avec des racines fibreuses disposées en cercle, mais négligemment arrangées. La femelle, pour la première ponte, y dépose de quatre à six œufs ; de quatre à cinq pour la seconde ; et quand il y a une troisième couvée, ce qui arrive quelquefois, on en compte rarement plus de trois, dont le plus souvent deux seulement éclosent. Les œufs sont courts, ovales, d’un vert clair, pointillés de taches couleur terre d’ombre. Comme les petits de la dernière couvée ne sont capables de se suffire que tard dans la saison, lorsque baies et insectes deviennent rares, ils restent pauvres et chétifs, circonstance qui a fait croire à quelques personnes, qu’il existait, aux États-Unis, deux espèces d’oiseaux moqueur, l’une petite, l’autre plus grosse. Mais cela, autant du moins que j’ai pu l’observer, n’est pas exact. Sur le marché aux oiseaux de la Nouvelle-Orléans, et dès le milieu d’avril, on en apporte souvent de la première couvée ; un peu plus haut, dans le pays, ils ne sont en bon état que vers le 15 de mai. La seconde couvée éclôt en juillet, et la troisième dans la dernière moitié de septembre.

Plus vous approchez des bords de la mer, plus vous trouvez de ces oiseaux. Ils recherchent naturellement les terrains sablonneux et meubles, et les cantons peu