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nid, et le choix du lieu qu’il occupera doit être matière à grande délibération. L’oranger, le figuier, le poirier des jardins, sont passés en revue ; on visite aussi les épais buissons de ronces ; et les uns et les autres ils paraissent tout à fait convenables pour l’objet que se propose le couple fortuné. Ils savent si bien tous deux que l’homme n’est pas leur plus dangereux ennemi, qu’au lieu de le fuir, ils fixent enfin leur demeure dans son voisinage, peut-être sur l’arbre le plus rapproché de sa fenêtre. Petites branches sèches, feuilles, herbes, coton, filasse et autres matières, sont recueillis, portés sur une branche fourchue, et là, convenablement arrangés. La femelle a pondu un œuf, et le mâle redouble ses caresses ; cinq œufs y sont déposés en temps voulu ; tandis que le mâle, qui n’a d’autre désir que de charmer par ses chants les douces occupations de sa femelle, accorde de nouveau sa voix. Cependant il guette s’il n’apercevra pas çà et là vers la terre, quelque insecte dont il sait que le goût doit plaire à sa bien-aimée, et dès qu’il en voit un, il tombe dessus, le prend dans son bec, le bat contre le sol, et revole au nid, pour y apporter ce morceau friand, et recevoir les tendres remercîments de sa compagne dévouée.

Au bout d’une quinzaine, la jeune famille réclame toute leur attention et tous leurs soins. Ni chat, ni reptile immonde, ni redoutable faucon, ne visiteront probablement la demeure chérie : en effet, les habitants de la maison voisine se sont, pendant ce temps, épris d’une véritable affection pour l’aimable couple, et met-