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la haie, en disant que le maître l’avait envoyé pour conduire les étrangers à la maison. Nous le suivîmes tout réconfortés, et peu de temps après nous arrivions à la porte d’une petite cour, dans laquelle nous aperçûmes une modeste cabane.

Sur le seuil, se tenait un jeune homme de grande taille et de bonne mine, qui nous invita à descendre de voiture et à lui faire l’amitié d’entrer. Sans cérémonie nous acceptâmes, et pendant que nous mettions pied à terre, la conversation s’engagea : « Un mauvais temps, messieurs. Mais qui donc a pu vous amener par ici ? Il faut que vous ayez perdu votre chemin, car il n’y a pas de route à vingt milles à la ronde. — Il n’est que trop vrai, nous l’avons perdu, répondit M. Flint ; mais en revanche nous avons trouvé un gîte, et grand merci pour votre réception ! — Ma réception, répliqua l’habitant des bois, n’est pas bien magnifique, après tout ; mais vous êtes ici en sûreté, et c’est le principal… Élisa, Élisa, continua-t-il en se retournant vers sa femme, aie soin de préparer quelque chose pour les étrangers… Et toi, Jupiter, s’adressant au nègre, apporte du bois et rallume le feu… Élisa, appelle les garçons, et traite les étrangers du mieux que tu pourras… Approchez, messieurs ; ôtez ces habits mouillés et séchez-les au feu… Élisa, vite, atteins des bas et une chemise ou deux. »

Pour ma part, connaissant mes compatriotes comme je les connais, je n’étais pas beaucoup surpris de tout cela ; mais mon fils, qui, comme je l’ai dit, avait à peine quatorze ans, faisait tout bas la remarque, en se rangeant auprès de moi, que nous étions bien heureux